Introduction :
Le projet s’adresse aux mères des enfants scolarisés à l’école épiscopale de Jabboulé.
Le projet pédagogique de l’école s’articule autour de trois axes :
- Apporter un enseignement de qualité afin de permettre à chaque enfant, quelle que soit son origine sociale, d’accéder à l’enseignement secondaire et supérieur ;
- Promouvoir l’éducation à la paix, à la non-violence et à la tolérance ;
- Promouvoir l’égalité des genres. Dans le contexte social de le Bekaa, cela implique de valoriser le rôle de la femme de façon à lui permettre d’occuper une place à part entière dans la société ;
Ces principes sont fréquemment actualisés et des mesures, accessibles pour les enfants et leurs parents, très concrètes ont été mises en place : code vestimentaire tolérant (port d'une blouse uniforme en maternelle et en primaire, d'un polo à manches longues en complémentaire, port du voile toléré...), prière quotidienne commune et identique pour Chiites, Sunnites et Chrétiens, célébration des fêtes communes …
Au-delà de l’enseignement des matières scolaires, l’école éduque et apporte aussi aux enfants une sécurité matérielle et psychologique.
Une réponse adaptée au contexte socio-économique de la région.
La pauvreté et L’insécurité frappent tout particulièrement les enfants, acteurs les plus fragiles de la société. La plupart des enfants fréquentant l’école de Jabboulé présentent, à des degrés divers, des traumatismes psychologiques.
Dans cette partie du Liban, les femmes sont socialement peu valorisées. Beaucoup n’ont bénéficié que d’une formation scolaire très limitée. Rares sont celles qui ont fréquenté l’école au-delà de l’âge de douze ans. Après la scolarité obligatoire, elles se marient et ont leurs premiers enfants alors qu’elles sont encore très jeunes.
Or, depuis plus de 20 ans, le Liban est régulièrement confronté à la guerre et à la violence. Les enfants sont marqués par cette violence et beaucoup d’entre eux en sont profondément traumatisés. Leur comportement et leurs performances scolaires s’en ressentent. Par ailleurs, les parents et surtout les mères, sont peu préparés à répondre à ce comportement.
Au fil des années, l’importance de l’implication des parents dans la scolarisation de leurs enfants apparaît de plus en plus évidente non seulement pour les responsables de l’école, mais aussi les enseignants.
Il est difficile de transmettre aux enfants, des valeurs telles que la non-violence, le respect de la différence, le respect de l’environnement si l’enseignement donné à l’école n’est pas appuyé en parallèle dans le milieu familial et tout particulièrement par les mères qui, au sein de la famille est confié l’éducation des enfants, particulièrement quand ils sont jeunes.
Or, trop souvent, les responsables de l’école et les enseignants constatent que les enfants évoluent dans deux mondes entièrement séparés l’un de l’autre : l’école et la famille. Une réflexion a donc été lancée pour trouver comment faire communiquer ses deux mondes pour que les parents comprennent l’enseignement académique et l’éducation civique défendu à l’école, dont les parents n’ont souvent aucune idée.
Ainsi, l’école de Jabboulé a envisagé d’associer plus étroitement les parents et plus particulièrement les mères à la vie scolaire de leurs enfants en leur proposant un programme de formation qui leur permettra non seulement d’aider leurs enfants dans les travaux scolaires mais aussi de leur proposer des moyens non-violents pour comprendre et réagir face aux comportements parfois agressifs et violents des enfants.
On peut estimer qu’environ 150 femmes participeront à cette formation.
Contenu de la formation :
- Alphabétisation.
- Culture générale.
- Cours de français.
- Psychologie de l’enfant.
Les matières scolaires seront présentées par des enseignants de l’école, auxquels seront adjoints des psychologues, des assistants sociaux et des médecins. Afin de faciliter les échanges dans le groupe, la formation contiendra également des matières techniques (cuisine, tricot…).
Outre leur compétence pour la matière enseignée, les formateurs auront une bonne connaissance de la région et des difficultés qu’elle traverse. La formation se déroulera dans les locaux de l’école, aux horaires scolaires, afin que les mères ne soient pas confrontées aux problèmes de garde de leurs enfants.
Coût et financement de la formation :
Afin de n’exclure personne, la participation à la formation sera gratuite. Chaque session de formation s’étendra sur un trimestre.
Il est très difficile au Liban de recruter des intervenants bénévoles compétents et si nous voulons donner corps à ce projet, même si peut-être, certains intervenants accepteront de donner de leur temps libre, nous seront obligé de rénumérer cette formation.
- Budget prévisionel :
- Rémunération mensuelle d’un formateur représente 500 EUR (référence : salaire d’un enseignant à mi-temps).
- Coût du personnel pour une session : 6 000 EUR.
- Charges (chauffage, documents, matériel…) : 2000 EUR pour une session.
- Coût total d’une session : 8 000 EUR.
- Coût par participant : 320 EUR.
Cette formation sera organisée par trimestre, pour des groupes de 25 femmes. Pour toucher tout le monde, il faudrait étendre l’expérience sur deux ans.
nous cherchons donc des solutions pour financer ce projet et pouvoir enfin le lancer.